mercredi 26 novembre 2008

La tombe de d'Artagnan localisée aux Pays-Bas

Une historienne française pense avoir localisé la tombe de d'Artagnan dans une église proche de Maastricht aux Pays-Bas, où le capitaine des mousquetaires du roi, qui a inspiré le personnage d'Alexandre Dumas, a été tué en 1673 durant le siège de la ville.
Avant d'être le héros flamboyant des Trois mousquetaires (1844), d'Artagnan, de son vrai nom Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan, a en effet combattu deux siècles plus tôt sur tous les fronts au service de Louis XIV.
Passionné par l'histoire des mousquetaires, Odile Bordaz leur a consacré plusieurs livres, dont Sur les chemins de d'Artagnan et des mousquetaires (Balzac éditeur), dans lequel elle affirme que d'Artagnan, qui n'a pas de sépulture connue, a vraisemblablement été enterré dans l'église de Wolder, près de Maastricht.
"Avec mes collègues archéologues, archivistes, néerlandais, nous avons étudié les cartes de Maastricht, faites à l'époque par l'équipe de Vauban. On voit le camp de l'armée du roi qui entourait la ville", raconte-t-elle.
Louis XIV et les mousquetaires avaient établi leurs quartiers dans le village voisin de Wolder. "Logiquement, c'est de là que d'Artagnan est parti avec ses hommes le 25 juin 1673 pour monter à l'assaut des remparts de la ville et qu'il s'est fait tuer d'un coup de mousquet", poursuit-elle. Le roi écrit le jour même à son épouse, la reine Marie-Thèrese : "J'ai perdu d'Artagnan en qui j'avais la plus totale confiance et qui était bon à tous".
Selon Odile Bordaz, les registres paroissiaux de la région démontrent que les personnages "de qualité" tués au combat étaient enterrés dans l'église la plus proche. Mais on ne dispose pas du registre de l'église de Wolder, qui pourrait fournir la preuve que d'Artagnan a bien été enterré là.
"D'après tous les indices, il y a plus de 90% de chances pour que d'Artagnan et d'autres mousquetaires de l'état-major du roi aient été enterrés dans l'église à côté de leur camp", affirme-t-elle.
L'hypothèse selon laquelle son corps a pu être ramené en France, en plein été, ne correspond pas aux usages en temps de guerre, où il fallait "enterrer très vite".
Une thèse qui laisse sceptique Wim Dijkman, archéologue et conservateur de la ville de Maastricht, dont Wolder est aujourd'hui un quartier. "D'Artagnan a-t-il été enterré là ? Ce n'est pas sûr du tout : il n'y a aucune information historique ou archéologique allant dans ce sens".
Quant à envisager des fouilles archéologiques pour tenter de mettre au jour la dépouille du gascon... "Même s'il a été enterré là, sa tombe peut très bien avoir été détruite au XIXe siècle lors de la construction de la nouvelle église, plus grande que l'ancienne qui datait du moyen-âge, au cours de laquelle une partie du cimetière a été détruite", souligne Wim Dijkman.
Quant aux archives de l'aumônier du roi, le cardinal Bouillon, qui aurait pu assurer le service funèbre, elles sont supposées se trouver au Vatican.

afp | PARIS | 20.11.2008 | 20:58

sur d'Artagnan, voir ce site.

photo : © afp | Des mousquetaires se tiennent près de la statue d'Alexandre Dumas, le 11 décembre 2005 à Villers-Cotterêts, ville natale de l'écrivain

jeudi 13 novembre 2008

La Révolte des Accents

Une jonque qui transporte une troupe de comédiens accoste un jour dans l’île où vivent nos amis Jeanne, son frère Thomas, M. Henri… Le soir-même, ils jouent Roméo et Juliette, faisant rêver d’amour tous les habitants de l’île. Le lendemain, stupeur ! la jonque est partie. Elle a emporté avec elle les accents et les épices.
L’île découvre alors comme la vie est morne sans eux. Comment avaler, jour après jour, du riz sans safran ? Comment s’émouvoir ou s’émerveiller s’il n’y a plus d’accent aigu sur le e ?
Jeanne décide de partir à leur recherche. Son périple va la mener jusqu’en Inde, dans une vallée magique où se réunissent chaque année des comédiens du monde entier pour un festival secret de théâtre et d’épices.
Mais les accents se sont installés plus haut, sur les contreforts de l’Himalaya. Elle a retrouvé Thomas, qui mènera l’expédition jusqu’à la villégiature des accents, où se rassemblent régulièrement tous les accents du monde.
Sur ces hauteurs, Jeanne va commencer à découvrir ce que c’est qu’aimer : accentuer sa vie.

L’AUTEUR
Erik Orsenna, de l’Académie française, est l’auteur de L’Exposition coloniale (prix Goncourt, Seuil, 1988), Grand amour (Seuil, 1993), Deux étés (Fayard, 1997), Longtemps (Fayard, 1998), Madame Bâ (Stock, 2003), Portrait du Gulf Stream (Seuil, 2005), Voyage au pays du coton (Fayard, 2006) et Salut au Grand Sud (Stock, 2006).

extraits
La première phrase :
Comme tout le monde, je cherchais un travail pour l'été. Forcément (très) mal payé. Mais (si possible) pas (trop) rébarbatif.
Morceaux choisis :
— Les accents, puisque vous ne le savez pas...
La salle sursauta. Mme Jargonos parlait comme si elle voulait fouetter. C'était sa voix d'avant, avant l'amour et la gastronomie, sa voix de squelette.
— Les accents sont des signes diacritiques. Pour les ignorants, je rappellerais que ce mot vient du grec diacritikos, "qui distingue".
Vous imaginez le brouhaha ! Ça grognait, ça pestait sur toutes les chaises, ça commençait à protester : "Qu' est-ce qu'elle raconte ?" "Tu y comprends quelque chose ?"
— Le signe diacritique peut être placé sur, sous, dans, après, devant un graphème ou tout autour...
chapitre : VII - page : 48 - éditeur : Stock - date d'édition : 2007
Il était une fois Dieu.
Il s'inquiétait, Dieu : Il avait créé la Terre. Il l'avait remplie d'humains. Mais ces humains bâillaient toute la journée ; le reste du temps, ils soupiraient. Plus préoccupant, ils maigrissaient à vue d'oeil. Cette planète Terre était le jouet préféré de Dieu et ce jouet n'allait pas bien. Il fallait intervenir. Lorsqu'un homme mourut, Dieu le fit venir près de Lui, au ciel, et le questionna :
- Que se passe-t-il, là-dessous ? Qu'arrive-t-il donc à la Terre ? Quelle maladie vous frappe ?
- Seigneur tout-puissant, je vais être franc : on s'ennuie. On s'ennuie tellement que beaucoup d'entre nous n'ont plus envie de vivre.
- Vous êtes des enfants gâtés !
chapitre : XI - page : 77 - éditeur : Stock - date d'édition : 2007

Prix TTC : 13,50 €
Dimensions : 215 x 135 mm
Nombre de pages : 144
© Editions Stock, 2007

lundi 10 novembre 2008

Mort de Nicolas Bataille

Nicolas Bataille, le metteur en scène de La Cantatrice chauve d'Eugène Ionesco, pièce jouée sans discontinuer depuis 51 ans au théâtre de la Huchette à Paris, est décédé mardi à l'âge de 82 ans à Paris des suites d'un cancer.

Nicolas Bataille, qui était également comédien, a débuté à l'écran sous l'occupation tout en suivant les cours de René Simon et de la comédienne Solange Sicard.
Il débute sa carrière de metteur en scène au théâtre avec Une saison en enfer de Rimbaud. Au fils des ans, il montera beaucoup d'auteurs à commencer par Ionesco et La Cantatrice Chauve, d'abord en 1950 aux Noctambules puis à partir de 1957 à la Huchette, pièce dans laquelle il interprétera le rôle de Monsieur Martin jusqu'en 2008.
Au cours de sa carrière, il a monté divers auteurs contemporains : Weingarten, Cocteau, Jean-Claude Darnal, Claude Mauriac, Jeannine Worms, Bernier et Maridat, Jacques Prévert, Boris Vian, Da Costa, Roger Défossez, Jean Pérol...
Au cinéma, il a été un temps l'interprète de prédilection de Louis Malle qui l'a dirigé dans trois de ses films : Ascenseur pour l'échafaud, Zazie dans le métro, Vie privée.

Auteur, il a écrit un pastiche de Rimbaud, La Chasse spirituelle, ainsi que, en 2006, Le théâtre, c'est pas un métier, roman d'aventure autobiographique préfacé par Michel Nuridsany (éd. l'Harmattan).

Ionesco : http://www.alalettre.com/ionesco-bio.htm
L'œuvre lue par l'auteur : http://www.ubu.com/sound/ionesco.html
Le spectacle à La Huchette : http://www.theatre-huchette.com/le_spectacle_ionesco

AFP jeudi 30 octobre 2008, 08h47

samedi 8 novembre 2008

Le prix Médicis 2008 décerné à Jean-Marie Blas de Roblès

Le prix Médicis 2008 du roman a été attribué à Jean-Marie Blas de Roblès pour Là où les tigres sont chez eux (éditions Zulma), a annoncé mercredi le jury.

Le prix lui a été attribué au quatrième tour à égalité de voix avec Jean-Paul Enthoven pour Ce que nous avons eu de meilleur (Grasset), la voix de la présidente Anne Wiazemsky comptant double.

Le prix Médicis 2008 du roman étranger a été attribué au Suisse de langue allemande Alain Claude Sulzer pour Un garçon parfait (éditions Jacqueline Chambon). Sulzer l'a emporté au second tour par six voix contre quatre à l'Américain Denis Johnson, auteur d'Arbre de fumée (Christian Bourgois).
Le prix Médicis de l'essai a été attribué à Cécile Guilbert pour Warhol Spirit publié chez Grasset, par six voix contre quatre à Elisabeth de Fontenay pour Sans offenser le genre humain (Albin Michel).

Jean-Marie Blas de Roblès, 54 ans, est un écrivain globe-trotter, spécialiste d'archéologie sous-marine. Après des études de philosophie à la Sorbonne, il a notamment enseigné en Chine et au Brésil.
Auteur de plusieurs romans et d'un recueil de nouvelles, il a reçu le Prix de la nouvelle de l'Académie française en 1982 pour La mémoire du riz et autres contes.

Là où les tigres sont chez eux (Zulma), une variation autour de la figure d'un jésuite du XVIIe siècle, Athanase Kircher, est un roman foisonnant de près de 800 pages, auquel il a consacré dix années de travail.
Le personnage principal, Eléazard von Wogau, correspondant de presse dans le Nordeste brésilien, part sur les traces de Kircher, jésuite, scientifique un peu charlatan, passionné d'orientalisme et de mathématiques. L'action du roman évolue de l'Europe du XVIIe siècle aux favelas du Brésil d'aujourd'hui.

Là où les tigres sont chez eux est également en course pour le Goncourt.

AFP Mercredi 5 novembre, 13h42